Le mobilier urbain fait peau neuve
article paru dans Urbanisme N° 315

Enjeu politique et économique majeur, l’aménagement d’espaces publics laisse sérieusement à désirer. Certains maires s’en émeuvent et commencent à se soucier de la qualité du mobilier urbain implanté sur les trottoirs et les chaussées. Elément fondamental du cadre de vie, lieu privilégié de la vie publique, la rue apparaît comme la vitrine de la cité.

Les fontaines existent depuis l’Antiquité, les enseignes sont apparues dès le Moyen âge, les premières latrines publiques au XV° siècle, les plaques de rues ont été posées systématiquement au XIX°, époque où réverbères, colonnes Morris, bancs et grilles d’arbres en fonte ont fait leur apparition. Pour autant, nul ne songeait alors à englober ces différents objets sous le vocable de « mobilier urbain ».

La paternité de cette expression semble attribuée à Jean-Claude Decaux. L’homme qui a commercialisé dès 1964 les Abribus (l’installation et la maintenance ne coûtant pas un sou aux villes, l’industriel obtenant en contrepartie de rentabiliser son investissement par la vente d’espaces publicitaires) a proposé en 1972 un nouveau produit aux maires : le MUPI (mobilier urbain pour plan de ville et information), rebaptisé par beaucoup « sucette »…

Comme le rappellent Annie Boyer et Elisabeth Rojat-Lefebvre, auteurs d’un ouvrage de référence sur le mobilier urbain I, l’espace public est « convoité par des acteurs aux intérêts contradictoires » : élus, publicitaires et habitants n’ont pas du tout les mêmes aspirations… Si l’éclairage public est destiné à assurer de nuit, la sécurité des piétons, des automobilistes -ou des deux roues-, à rendre aussi la ville plus attirante, « les matériels d’information et de communication –plaques de rues, bornes électroniques, affichage municipal et culturel, tables d’orientation…- permettent aux pouvoirs publics de communiquer et aux citoyens de s’informer et de se diriger.(…) Les bancs, banquettes, sièges et causeuses, associés parfois à des tables, constituent les mobiliers de repos ; les corbeilles, conteneurs sélectifs de déchets et sanitaires publics contribuent à la salubrité de la ville ; un certain nombre d’éléments –bornes, potelets et barrières, horodateurs et socles à vélos- répondent aux contraintes créées par la circulation urbaine ; les grilles et corsets d’arbres assurent la protection nécessaire au bon développement de l’arbre en ville… » et encore, cette liste n’est-elle pas exhaustive, insistent Elisabeth Rojat-Lefebvre et Annie Boyer..

Au siècle dernier, l’invention était au rendez-vous : la technique de la fonte permettait de fabriquer en grandes séries bancs, grilles d’arbres, corbeilles, fontaines ou réverbères à moindre coût. Chaque ville pouvait néanmoins exiger un dessin qui lui soit propre, identifiable. Aujourd’hui, des réverbères typiquement parisiens sont implantés dans des lotissements reculés du Midi ou de la Bretagne et de fausses colonnes Morris sont visibles à Nîmes, Montpellier ou Bordeaux…

Choisis sur catalogue par des techniciens plus soucieux d’économie que d’esthétique, ces éléments hétéroclites polluent les zones piétonnes, les quartiers pittoresques et les centres anciens n’étant guère épargnés. Un mobilier « de style » (prisé des architectes des bâtiments de France ?) étant censé convenir aux abords des monuments historiques…

Si les formes et les matériaux se sont considérablement diversifiés, la fonction et l’utilité du mobilier urbain prête aujourd’hui à polémiques. Des exemples ?Alors que les points d’information électroniques se sont multipliés au fil des ans dans les centres urbains –au grand bénéfice des afficheurs- le nombre de jeux pour enfants, lui, n’a guère progressé !

Juxtaposition d’objets encombrants –nos édiles auraient-ils peur du vide ?- publicité omniprésente, luminaires hors d’échelle, bornes anti-voitures gênantes pour les piétons, sièges implantés dans des lieux où nul ne songerait à s’asseoir… la liste des doléances est longue !

Le système Decaux, surtout, a été violemment critiqué, y compris par les chambres régionales des comptes. Depuis 1995, plusieurs ont fustigé les dispositions qui permettaient « de passer des marchés négociés sans mise en concurrence » alors que, bien souvent, il était « possible d’acquérir des matériels moins onéreux et mieux adaptés aux besoins »

En échange d’une concession accordée par telle ou telle municipalité, Jean-Claude Decaux s’engage en effet à fournir « pour partie gratuitement, les luminaires, mâts de signalisation, bancs, poubelles, moto-crottes, feux tricolores et journaux d'information lumineux » explique le quotidien Le Monde . « les maires acceptent de lui verser, en sus des autorisations exclusives accordées gratuitement, des loyers pour les Sanisettes : 62 000 francs par an par Sanisette à Paris (il y en a quatre cents) et de 70 000 francs à 80 000 francs par an en province. Ils prennent aussi en charge les raccordements d'eau et les charges électriques, voire l'entretien de l'ensemble, et ne demandent aucune commission sur la publicité vendue. »

En 1978, la société Jean Claude Decaux était déjà présente dans 500 villes françaises, vingt ans plus tard elle gérait les concessions de 650 villes, « soit la quasi-totalité des agglomérations de plus de trente mille habitants Le chiffre d'affaires étant passé à plus de 3 milliards de francs pour cent cinquante mille pièces de mobilier installées » .

Nous souhaitions rencontrer Jean-Claude Decaux, lui avions soumis –à la demande de son service de presse- nos questions par écrit en juillet dernier, mais ce dernier n’a jamais daigné répondre.

Un secteur très concurrentiel

Les fabricants, souvent spécialisés dans un matériau (béton, ciment, plastique, métal, bois, pierre) s’efforcent d’offrir des gammes de produits « coordonnés » à leurs clients, histoire de conquérir de nouvelles parts de marchés. Résultat : lorsqu’une commune cherche à renouveler son parc de bancs ou de corbeilles de propreté, les services techniques sont submergés de propositions d’objets disparates dont on vante « l’homogénéité ». Et voilà comment une placette de village se couvre un beau jour de jardinières, de socles à vélos et de plots en béton, (cubiques, cylindriques ou sphériques).

Il suffit de feuilleter les catalogues de fabricants, de se connecter sur Internet (une centaine de professionnels, français et étrangers, affichent leurs réalisations sur le site http:// www.mobilier-urbain.org) pour constater que les entreprises insistent surtout sur la simplicité d’utilisation et la sécurité des utilisateurs. La facilité d’entretien, la résistance des produits aux intempéries et au vandalisme rassurent à l’évidence les élus et les services techniques !

Les industriels sont les premières victimes da la formidable surenchère à laquelle ils se livrent : « chaque année voit fleurir des styles différents, du plus dépouillé au plus chargé, du plus simple au plus complexe », constatent encore Annie Boyer et Elisabeth Rojat Lefèbvre
«Certains modèles ne peuvent être acquis qu’en petit nombre, voire à un exemplaire unique»

Faute de moyens, les communes ne peuvent en effet s’offrir les matériels « haut de gamme » dessinés par des architectes ou des designers prestigieux. « Les candélabres conçus par Philippe Starck valent 180 000F quand un modèle courant ne dépasse pas 10 000… » affirme Roger Narboni

« Dans le domaine de l’éclairage, le catalogue a tué la création » insiste ce concepteur lumière. « Les élus ne se rendent pas compte qu’il faut s’engager sur de grandes séries pour que la fabrication d’un moule soit amorti et que l’objet sorte à un prix raisonnable. Philips, Thorn, Comatelec ne veulent plus se lancer dans la fabrication de 50 luminaires spécifiques à une ville. Ces industriels raisonnent en séries de 7 à 10 000 unités. Du coup, j’en suis réduit à prendre un réflecteur ici , un tube là, je fais du mécano ! »

Roger Narboni est parvenu à faire éditer le candélabre mis au point pour le Cours des cinquante otages à Nantes. Le maître d’ouvrage concerné ayant donné son accord, ce modèle figure désormais au catalogue de Thorn. Rançon du succès ? les lampadaires dessinés pour Brouage n’ont pu en revanche être commercialisés : le Conseil général de Charente maritime, qui a subventionné toute l’opération de cette citadelle du XVII° siècle, s’y est farouchement opposé, estimant que le mobilier conçu pour ce grand site national (le label lui a été décerné en 1989) lui avait forgé une identité propre et ne saurait être implanté ailleurs.

Un changement dans les mentalités ?

L’expiration d’une concession, la résiliation d’un contrat de mobilier urbain fournit souvent l’occasion d’une remise à plat. Des consultations sont aussi désormais systématiquement organisées dans le cadre de la loi sur les marchés publics. Une réflexion plus approfondie sur l’espace public a aussi été engagée ces dernières années par de grandes agglomérations, des appels à candidatures lancés lorsque de gros travaux d’infrastructures (comme le tramway ou le TGV) et des requalifications de quartiers sont programmés.

A Mâcon, une consultation a été lancée auprès de designers et de plasticiens sur la signalétique. « Je voulais un mobilier qui sorte des modèles courants » explique Franck Neyron, urbaniste à la ville depuis trois ans. Bornes et panneaux d’information jalonnent le parcours patrimonial baptisé « Macôn de place en place ». «Les services techniques ont accepté qu’on sorte du catalogue parce qu’il s’agissait du cœur historique. Le problème c’est que de magnifiques bornes en pierre voisinent avec des poubelles très moches… »

A Thionville, tout le cœur a été repensé : « Jean-marie Domange, le député maire est parti du principe que l’urbanisme est le premier levier économique d’une ville. Il s’est donc beaucoup impliqué dans toutes les opérations d’aménagements d’espaces publics et a décidé de faire appel à des maîtres d’œuvre extérieurs : il y a des compétences dont il faut savoir s’entourer », estime Roger Schreiber, directeur général des services techniques.

Jean-Michel Wilmotte a remporté cette consultation en 1996. Dix ans après avoir imaginé les chaises des jardins du Palais Royal à Paris ! Entouré d’une équipe de soixante-dix personnes, cet ancien diplômé de l’école Camondo a supervisé de gros chantiers (Lyon, Annecy, La Rochelle, Orléans et Valenciennes, notamment). Les sobres lampadaires en acier gris et les feux de circulation profilés résolument design implantés sur l’avenue des Champs Elysées ont fait prendre un sacré coup de vieux aux réverbères Hitorff.

Jean-Michel Wilmotte –qui cherche à développer le concept « d’architecture intérieure des villes » (nouvelle approche du traitement des espaces urbains qui concerne à la fois les revêtements, les plantations, l’éclairage et le mobilier)- intervient à Thionville dans le cœur médiéval, piétonnisé, sur trois places et quelques rues alentour : « il n’y a pas d’Abribus et toutes les sucettes Decaux ont disparu précise Roger Schreiber. Les poubelles, les lampadaires, tout est dessiné par l’agence Wilmotte, en accord avec les orientations préalablement définies.»

Si les grosses pointures de la profession s’investissent volontiers dans les opérations fortement médiatisées, des architectes et paysagistes plus obscurs parviennent parfois à convaincre les maire de petites communes que le choix sur catalogue n’est nullement une fatalité, qu’une série limitée d’objets répondant à leurs besoins peut être envisagée. « Il faut se battre» insiste Reinate Eleirt, qui a notamment dessiné les sièges, poubelles, porte-vélos et panneaux signalétiques implantés dans 19 communes du Marais Poitevin réunies en syndicat de pays. Cinq ans de bagarres mais au final, « un résultat satisfaisant »…

Les Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) jouent un rôle important de sensibilisation des élus dans ce domaine. « Tout n’est pas idyllique, admet volontiers Michel Astier, architecte-urbaniste à Clermont Ferrand et conseil au CAUE du Puy de Dôme, mais les orientations résultant d’une réflexion commune élus et concepteurs vont généralement dans le bon sens. ».

© Carine Lenfant

Encadré : le prix de l’originalité

Installé à Biarritz, Luc Vaichère (atelier LV2A) réalise beaucoup d’aménagements urbains en zone rurale. En butte à l’attitude frileuse des techniciens de la DDE « qui ne comprennent rien », il doit composer également avec les syndicats d’électrification : « ils amènent 50% des financements mais veulent se charger de la maîtrise d’œuvre…Il est alors très difficile de prescrire du matériel et l’on assiste à une prolifération de luminaires arbres de Noël ».

A Eugénie les bains, l’architecte s’est efforcé de «redonner une identité» à cette petite station thermale des Landes. Un kiosque à musique « qui donne une note contemporaine, sans faire de mimétisme » un pont et une pergola tout en bois –« témoignages des savoir-faire locaux »-ont été réalisés spécialement pour le jardin des thermes nouvellement créé. (voir photos). Si le coût de l’aménagement global, avec création de tertres, de lac et de bassins ornés de sculptures a atteint 7 millions de FF, a été financé par des subventions de l’Europe, de la Région et du Département :-« il s’agissait de’ réhabiliter tout le cœur »- le prix unitaire du kiosque n’a pas dépassé 100 000F.

Si les communes disposent de très peu d’argent, Luc Vaichère s’efforce de trouver des solutions adaptées, « même sur catalogue », à condition d’opérer une sélection rigoureuse des objets. Au besoin, il n’hésite pas à proposer un beau bloc de pierre comme banc : « Cela ne coûte que la manutention…»

Installés en Normandie, Bruno Saas et Benoît Flin ont conçu pour leur part un mobilier balnéaire totalement original pour la plage de Sainte Marguerite sur mer (Seine Maritime), inauguré à l’automne dernier. La restauration d’un poste de secours, la création de cabines de plages amovibles, de cabines plus importantes abritant syndicat d’initiative, restaurant rapide et garages à bateaux a été un véritable défi relevé par ces deux complices, architectes mais respectivement aussi sculpteur et designer : « on a prouvé qu’on pouvait sortir du standardisé…». Coût de l’ensemble du lot : 868 918F.

Missionnés par le Siegho (Syndicat d’intérêt économique d’Harfleur et de Gonfreville l’Orcher), les deux hommes avaient déjà été chargés, en 1998, d’aménager le mobilier spécifique implanté le long une promenade maritime de 700 mètres le long de l’estuaire de la Seine : « autrefois, c’était là que les péniches se mettaient en rade». Pontons, bornes multi-fonctions ... ils ont tout dessiné, en s’efforçant « de ranimer l’esprit de la batellerie » (voir photos). Même les mâts d’éclairage de 4m de haut en structure métal galvanisé : « on a travaillé le prototype avec un installateur électrique, qui s’est adressé à un métallier » Lors de l’ouverture des plis, un fabricant avait prétendu que le luminaire n’était pas réalisable dans l’enveloppe donnée…


Encadré : Conseiller en design urbain, un métier nouveau.

Son diplôme de designer en poche –obtenu en 1984 à l’école d’arts appliqués de Metz- Marie-Christine Muller-Reny s’est vite rendue à l’évidence : « les gens ne savaient pas ce que c’était que le design. »

Armée de son seul culot et de dix années de références dans le domaine de l’ architecture d’intérieur et de création de mobilier, la jeune femme est parvenue à convaincre le maire de Metz, qu’il fallait un designer à cette ville de 120 000 habitants : « Metz avait besoin de sang neuf, comptait beaucoup d’ingénieurs béton, de techniciens qui n’ont pas forcément la culture de la ville. Jean-Marie Rausch m’a demandé comment je voyais les choses : je lui ai expliqué qu’il fallait revoir l’éclairage, avoir un souci de plus grande cohérence en matière de mobilier urbain.»

Chargée dans un premier temps de dresser un inventaire des plots, potelets et autres bornes anti-voitures sur la chaussée, « de voir comment on pouvait résoudre différents problèmes, comme les stationnements anarchiques»-, Marie-Christine Muller-Reny occupe désormais depuis cinq ans le poste de « conseiller en design urbain », fonction inconnue à ce jour dans l’administration territoriale…

Simple contractuelle, « électron libre » à ce titre, elle travaille en étroite concertation avec les fonctionnaires des service techniques concernés, qu’il s’agisse de la voirie, de la propreté, des espaces publics ou des espaces verts : « dans une mairie, tous les projets reposent sur un travail d’équipe. » Ce constat, la jeune femme a mis quelques mois avant de le dresser: « au début, je voulais tout transformer, tout bousculer, il m’a fallu procéder autrement, faire preuve de davantage de diplomatie, sous peine d’échouer. Quand j’avance de deux pas, et que je recule d’un, j’avance encore… » confie cette optimiste de choc.

Invitée à donner son avis sur le choix des matériels, qu’il s’agisse d’un luminaire, d’une corbeille, d’un banc ou d’une jardinière, à préconiser des solutions sitôt qu’un nouveau type de mobilier doit être implanté sur la chaussée, elle prend souvent le crayon et reçoit régulièrement les fabricants, histoire de se tenir au courant et de discuter des aménagements éventuels à apporter. « J’avais trouvé des bancs très bien sur catalogue, édités par GHM, mais on nous a signalé que les personnes âgées avaient du mal à se relever : il a suffi de mettre au point un système de cale sous l’assise pour que le problème soit réglé... Même si les industriels ont leurs propres concepteurs, les villes sont de gros consommateurs de mobilier urbain et ont des problèmes lourds à gérer. Rien ne nous interdit de réfléchir ensemble…»

Même si les gammes changent forcément – dans la mesure où les tranches de travaux s’échelonnent sur plusieurs années et où les consultations sont fréquemment remportées par un industriel puis par un de ses concurrents …- la ville s’efforce de rester cohérente dans ses choix : « on ne se verrouille pas sur un type de candélabre, on préfère une typologie quitte à évoluer au niveau de la crosse ou de la gamelle… » Préoccupation sous jacente : la durabilité et la facilité d’entretien et de maintenance des matériels.

Membre de la commission d’urbanisme, elle présente notamment à ce tirre tous les mois les dossiers sensibles de la ville à l’architecte des bâtiments de France, Marie Christine Muller Reny n’a certes pas toujours le dernier mot mais elle sait se montrer vigilante : lors de l’élaboration du cahier des charges pour la consultation internationale lancée par Metz sur le centre ville, remportée par Jean-Claude Decaux en 1999, elle est parvenue notamment à limiter la pollution visuelle des panneaux publicitaires : «Il s’agissait de remplacer 150 abribus, un parc de 150 corbeilles de propreté, d’implanter une trentaine de planimètres, 13 mâts culturels dans le centre ville. » 13 mâts seulement, contre 30 auparavant : « il a fallu négocier avec l’équipe Jean Claude Decaux, titulaire de la précédente concession, tous les emplacements… »

© Carine Lenfant

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